allocation-chomage

Entrepreneur : comment maintenir ses allocations chômage en 2025 et créer une entreprise ?

Par Jean-Luc Javelaud, le 26 novembre 2024
9 min.

Le chômage est une période propice pour créer une entreprise sans prendre trop de risques ! Beaucoup d’entrepreneurs se lancent dans la création de leur activité après avoir quitté leur emploi.

Créer votre entreprise tout en étant au chômage, c’est parfaitement légal et c’est une excellente situation pour se lancer sans prendre trop de risques financiers.

Dès lors, comment est-il possible de conserver les allocations chômage pendant la création d’une entreprise ? Nous vous expliquons comment toucher le chômage en fonction de la forme juridique que vous avez choisi !

Comment cumuler allocations chômage et création d’entreprise ?

Pour rappel, lorsque vous quittez un emploi après une fin de contrat ou suite à une rupture conventionnelle, vous pouvez recevoir des allocations chômage, les « ARE » (aide au retour à l’emploi).

Vous pouvez alors bénéficier de deux aides financières du Pôle emploi (France Travail) pour créer votre entreprise :

1. 👉 Une aide « en capital » versée en début d’activité : l’ARCE (Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise). Elle vous permet de percevoir un versement correspondant à 60 % de vos droits aux allocations chômage. Cette aide est versée sous forme de capital en deux temps, le premier versement a lieu le jour de la création de votre société. Le deuxième a lieu 6 mois plus tard si l’activité est toujours exercée.

Avec le dispositif de l’ARCE, vous n’êtes plus inscrit sur la liste des demandeurs d’emploi.

2.👉 Ou une aide mensuelle versée tous les mois : L’ARE (Aide au Retour à l’Emploi). Elle vous permet de continuer à recevoir vos allocations chômage tant que les revenus de votre nouvelle activité ne dépassent pas largement vos allocations chômages.

Ces deux aides de Pôle emploi (France Travail) représentent vos droits au chômage.

Attention elles ne se cumulent pas ! C’est soit l’une, soit l’autre.

Attention à ne pas confondre l’ARCE et l’ACRE

Vous ne pouvez pas cumuler l’ARCE et l’ARE? mais vous vous pouvez bénéficier d’une troisième aide qui vient s’ajouter à l’ARE ou l’ARCE : l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d’une Entreprise).

L’ACRE n’est pas une aide financière comme l’ARCE ou l’ARE. C’est une exonération de cotisations sociales (URSSAF) que votre entreprise va devoir payer lorsqu’elle vous versera une rémunération. C’est à dire que l’ACRE vous permettra de faire des économies quand votre activité sera rentable.

Mais contrairement à l’ARCE ou l’ARE, elle ne vous permet pas de recevoir de l’argent pour vous aider à créer votre entreprise.

Pour rappel, l’obtention de l’ACRE n’est pas obligatoire pour bénéficier de l’ARCE. En effet, l’ARCE permet une exonération partielle ou totale des cotisations sociales durant 12 mois. Elle est cumulable avec l’ARE et elle ouverte à tous les créateurs et repreneurs d’entreprise.

Sur la base d’une rémunération de 1.500 euros nets par moi, cette exonération, peut représenter 450 euros par mois.

Est-il possible de conserver la totalité de ses allocations chômage ?

Un entrepreneur sans emploi qui se lance dans un projet de création d’entreprise généralement ne dispose pas de source de revenus en dehors de l’Aide Retour à l’Emploi.

Il est rare qu’une nouvelle activité rapporte dès son lancement et permette de se verser un salaire tout en payant des cotisations sociales. Le maintien des allocations chômage dans leur intégralité est une aide précieuse pour faire face à vos dépenses quotidiennes sans puiser dans votre épargne.

Cela peut également permettre d’utiliser les ressources de l’entreprise pour investir utilement dans le lancement de son activité au lieu de vous verser un salaire.

Ainsi, avec l’ARE, Pôle emploi (France Travail) vous permet de créer ou reprendre une entreprise en conservant tout ou partie de vos allocations chômage. Ce maintien des ARE est possible jusqu’à l’épuisement de vos droits (donc en général pendant 18 mois).

Chaque mois, vous pouvez toucher le chômage en actualisant votre situation auprès de Pôle emploi (France travail). Vous devez déclarer les revenus générés par votre nouvelle activité.

En fonction du montant déclaré, vos allocations chômage mensuelles seront plus ou moins élevées.

Comment percevoir l’intégralité de son chômage en créant une entreprise ?

L’allocation Pôle emploi est versée lorsqu’un demandeur d’emploi n’a plus de revenu. Elle sert alors de revenu de remplacement.

Pour calculer le montant de l’allocation à verser, Pôle emploi tient compte de votre salaire et des revenus tirés de votre nouvelle activité selon les modalités suivantes :

  • Pour une entreprise individuelle ou une EURL et éventuellement les SASU ou SAS qui ont opté pour l’IR : les revenus correspondent au résultat de l’activité.
  • Pour une SAS ou SASU et une EURL qui ont opté pour l’IS : le revenu pris en compte correspond à la rémunération du dirigeant.
  • Pour une micro-entreprise : le revenu pris en compte est le chiffre d’affaires issu de l’activité d’auto-entrepreneur.

En résumé, seul l’entrepreneur ayant lancé son activité avec le « statut d’entreprise » pourra toucher le chômage intégralement. Il pourra percevoir 100 % de ses allocations retour à l’emploi pendant la création de son entreprise sous réserve de ne pas se verser de salaire.

📢 Attention depuis 2024 si vous avez le statut de non salarié (gérant de EURL, ou dirigeant d’EI) vous toucherez 70% de vos droits et le solde vous sera versé lorsque vos revenus annuels seront connus. contrairement au président de SASU qui perçoit 100% de ses droits s’il n’est pas rémunéré.

La question des dividendes pour percevoir l’intégralité du chômage

Pour calculer vos droits au chômage, Pôle emploi (France Travail) peut tenir compte de l’ensemble des rémunérations que vous tirez de votre nouvelle activité.

Jusqu’en avril 2025, Pole Emploi ne considérait pas les dividendes comme une rémunération. Et sauf cas rares, les dividendes n’étaient jamais pris en compte dans le calcul des allocations chômage.

Depuis la réforme des allocations chômage d’avril 2025, il semblerait que Pole Emploi se réserve le droit d’analyser l’ensemble des revenus professionnels du chômeur (y compris les dividendes) pour calculer le montant de ses ARE.

Pour rappel, le versement de dividendes suppose que l’entreprise dégage un bénéfice. Qu’elle soit rentable.

De plus, pour verser des dividendes, une société doit avoir établi un premier bilan. Le versement d’un acompte sur dividendes étant interdit dans les petites entreprises.

Or, le premier bilan est en général établi entre 12 et 18 mois après la création d’entreprise.

La possibilité pour un chômeur de se verser de dividendes alors qu’il touche des allocations chômage est donc techniquement très limitée.

Cette réforme n’a donc a priori pas d’impact sur les allocations d’un chômeur qui crée une entreprise qui fait des bénéfices, mais ne distribue pas de dividendes.

Rien n’empêche un chômeur de toucher les ARE, d’être actionnaire d’une société qui fait des bénéfices mais qui ne distribue pas de dividendes.

Les statuts d’entreprise qui permettent le maintien complet des ARE

En créant ou en reprenant une entreprise, plusieurs options de statuts juridiques et fiscaux se présentent à l’entrepreneur. Le statut juridique pour lequel l’entrepreneur va opter va avoir une influence sur le calcul du maintien des ARE. Effectivement, selon le régime fiscal et le statut juridique choisis, les revenus à déclarer sont différents.

👉 Les conditions d’éligibilité

Pour bénéficier du maintien des allocations, il faut tout d’abord être éligible à l’aide « ARE » versé par Pôle emploi.

Si vous choisissez l’option de l’ARCE avec le versement en capital de 60 % du solde des droits acquis restants, les allocations chômage mensuelles ne sont bien entendues plus versées.

Par ailleurs, il convient de souligner que même si vous choisissez le maintien de l’ARE, son montant de base, comme nous l’avons vu précédemment, est recaclulé en fonction des revenus issus de votre activité que vous déclarez chaque mois.

Ainsi, vous pourrez toucher l’intégralité des ARE que si vous justifiez ne pas avoir perçus de revenus soumis aux cotisations sociales de votre entreprise.

👉 Les formes juridiques pour garder 100% de vos ARE

SARL, SAS, EURL, SASU : ces statuts d’entreprise vous permettent de toucher le chômage et conserver vos ARE à 100 %, à condition qu’elle ne vous verse pas de rémunération.

À savoir que pour les sociétés soumises à l’IS, le Pôle emploi demande un procès-verbal (PV) d’absence de rémunération ou une attestation d’expert-comptable d’absence de rémunération.

La création d’une micro-entreprise permet de conserver 100 % de l’ARE à condition que le chiffre d’affaires dégagé par votre micro soit nul. À l’inverse, si vous percevez du chiffre d’affaires au titre de votre activité d’auto-entrepreneur, le montant des ARE est recalculé après abattement.

Si vous avez un statut d’entreprise individuelle ou si votre société est soumise à l’impôt sur le revenu, vous pourrez difficilement continuer à percevoir 100 % des allocations chômage. En effet, les revenus à prendre en compte sont constitués du bénéfice de l’entreprise, qui est généralement positif.

Et enfin, en ayant opté pour un statut d’entreprise individuelle déclaré au régime réel d’imposition, il n’est pas possible d’obtenir le maintien à 100 % des allocations chômage.

Nos conseils pour toucher les allocations chômage ARE pendant la création de votre entreprise

Si vos ARE vous suffisent pour vivre, nous vous conseillons de créer une SASU (ou SAS si vous avez des associés) imposée à l’IS, et de ne pas vous verser de rémunération ni de dividendes pendant la période d’inscription au chômage.

Si vos ARE ne vous suffisent pas pour vivre, nous vous recommandons de créer une EURL (SARL si vous avez des associés), imposée à l’IS et de vous verser la rémunération dont vous avez besoin pour couvrir vos besoins.

L’EURL présente l’avantage, si vous êtes gérant « majoritaire », de pouvoir verser des rémunérations moins taxées que dans les SASU. Le taux de cotisations sociales est de 45% dans les EURL contre 75% dans les SASU.

Pour aller plus loin

En fonction de votre situation, il sera plus judicieux de maintenir l’ARE chaque mois plutôt que de percevoir l’ARCE sous forme de capital. À noter que vos droits au chômage ne vont pas courir indéfiniment.

Pour vous assurer de la pérennité de votre activité, préparez votre projet de création au mieux et n’hésitez pas à demander des conseils à des professionnels. Un projet doit comporter différentes étapes :

Pour chaque étape de la création de votre entreprise, SOCIC vous propose des solutions d’accompagnement adaptées. Nos équipes d’experts vous conseillent et vous permettent de mieux appréhender votre projet de création afin de gagner en efficacité. Quel que soit le choix de statut de l’entreprise, faire appel à un spécialiste est essentiel. Avec un professionnel expert de la comptabilité en ligne et de la gestion d’entreprise, vous profitez d’un savoir-faire et de conseils avisés pour démarrer la création de votre société en toute sérénité.

À propos de l’auteur

Jean-Luc Javelaud
Jean-Luc Javelaud
Expert-comptable
Passionné par les nouvelles technologies et le conseil aux entreprises, Jean-Luc Javelaud a développé son activité sur Internet afin de proposer aux entreprises des solutions économiques accompagnées de conseils à valeur ajoutée.
Cette ressource vous a-t-elle aidé ?
Pourquoi nous confier votre comptabilité

Votre expert-comptable en ligne est toujours là pour vous !

Vous cherchez une solution pour faire votre comptabilité en ligne ou vous songez à externaliser vos finances ? SOCIC est un cabinet comptable qui vous propose une solution logicielle complète disponible directement depuis chez vous et des conseils par nos experts agréés.

En travaillant avec nous, vous bénéficiez d’un accompagnement personnalisé avec un collaborateur dédié présent en permanence au cabinet et que vous pouvez joindre à tout moment par mail, téléphone, tchat ou visio : c’est comme vous préférez !

Contactez l’un de nos experts