TVA intracommunautaire

TVA intracommunautaire : tout ce qu’il faut savoir pour votre entreprise

Par Jean-Luc Javelaud, le 6 janvier 2025
16 min.

TVA intracommunautaire : Guide complet pour les entreprises en 2025.

La TVA intracommunautaire est une taxe sur la valeur ajoutée appliquée aux échanges commerciaux entre entreprises de différents pays membres de l’Union européenne. Ce système fiscal harmonisé permet d’éviter la double imposition et de simplifier les transactions transfrontalières grâce au numéro de TVA intracommunautaire, un identifiant unique attribué à chaque entreprise assujettie.

Toutes les entreprises françaises assujetties à la TVA qui commercent avec des partenaires européens sont concernées par ce régime. Le numéro de TVA intracommunautaire devient obligatoire dès lors que le montant des acquisitions intracommunautaires dépasse 10 000 € par an ou lors de prestations de services entre professionnels européens.

Le principe est simple : l’entreprise vendeuse facture hors taxes et l’entreprise acheteuse procède à l’autoliquidation de la TVA dans son pays. Cette mécanisme garantit que la TVA est collectée dans le pays de destination tout en évitant les complications administratives liées aux multiples régimes fiscaux européens.

Qu’est-ce que la TVA intracommunautaire ?

Définition et importance pour les échanges européens

La TVA intracommunautaire est un mécanisme fiscal harmonisé qui régit les échanges commerciaux entre entreprises de différents États membres de l’Union européenne. Instaurée pour faciliter le marché unique européen, cette taxe sur la valeur ajoutée spécifique évite la double imposition tout en garantissant que la TVA soit collectée dans le pays de destination des biens ou services. Le principe fondamental repose sur l’autoliquidation : l’entreprise vendeuse facture hors taxes tandis que l’entreprise acheteuse s’acquitte de la TVA dans son propre pays, au taux local en vigueur. Ce système simplifie considérablement les échanges transfrontaliers en éliminant les complications liées aux multiples régimes fiscaux européens et en fluidifiant les procédures douanières entre les 27 pays membres.

Le rôle central du numéro de TVA intracommunautaire

Chaque entreprise participant à des échanges intracommunautaires doit disposer d’un numéro de TVA intracommunautaire, véritable passeport fiscal pour commercer en Europe. Cet identifiant unique, composé en France du code « FR » suivi d’une clé informatique de 2 chiffres et du numéro SIREN de l’entreprise, permet aux autorités fiscales de tracer et contrôler les transactions transfrontalières. Il constitue une garantie contre la fraude fiscale et assure la transparence des échanges commerciaux. Ce numéro doit obligatoirement figurer sur toutes les factures, déclarations de TVA et documents d’échange de biens ou services. L’utilisation correcte de ces identifiants conditionne l’exonération de TVA sur les livraisons intracommunautaires et évite les redressements fiscaux.

Quelles entreprises sont concernées par la TVA intracommunautaire ?

Toutes les entreprises françaises assujetties à la TVA qui réalisent des transactions avec des partenaires européens sont automatiquement concernées par ce régime. L’obligation d’obtenir un numéro de TVA intracommunautaire devient effective dès lors que le montant annuel des acquisitions intracommunautaires dépasse le seuil de 10 000 euros ou lors de prestations de services entre professionnels établis dans l’UE. Les entreprises non redevables de la TVA (micro-entreprises en franchise de base, associations, exploitants agricoles sous régime forfaitaire) bénéficient d’un régime dérogatoire appelé PBRD (Personnes Bénéficiant d’un Régime Dérogatoire). Cependant, ces entreprises peuvent volontairement opter pour le régime général de TVA intracommunautaire ou y être contraintes si elles dépassent les seuils réglementaires, perdant alors les avantages de leur franchise de TVA pour les seules opérations transfrontalières.

Comment obtenir un numéro de TVA intracommunautaire ?

Les étapes pour demander un numéro de TVA intracommunautaire

L’obtention d’un numéro de TVA intracommunautaire suit une procédure différente selon le statut fiscal de votre entreprise. Pour les entreprises redevables de la TVA, le numéro est automatiquement attribué par le Service des Impôts des Entreprises (SIE) lors de l’immatriculation de l’entreprise. Service-public Cette attribution gratuite intervient immédiatement après la déclaration d’activité, sans démarche supplémentaire nécessaire.

Pour les entreprises non redevables de la TVA (micro-entreprises en franchise de base, associations, exploitants agricoles), la demande doit être effectuée manuellement. La procédure s’effectue en ligne via la messagerie de votre compte professionnel sur impots.gouv.fr en cliquant sur « Messagerie » > « Écrire » > « TVA » > « Je demande un numéro de TVA intracommunautaire ». Vérifiez le numéro de TVA intracommunautaire : l’outil VIES Cette demande devient obligatoire dans deux situations précises : lors de prestations de services avec des professionnels européens, ou lorsque le montant annuel des acquisitions intracommunautaires dépasse 10 000 euros.

Attention aux pratiques commerciales trompeuses : l’attribution du numéro de TVA intracommunautaire est entièrement gratuite. Vérifiez le numéro de TVA intracommunautaire : l’outil VIES Méfiez-vous des sollicitations commerciales payantes qui se présentent comme officielles - il s’agit d’arnaques que la DGFiP déconseille formellement. Le numéro français se compose toujours du code « FR », suivi d’une clé informatique de 2 chiffres et du numéro SIREN de 9 chiffres de l’entreprise.

Vérification d’un numéro de TVA intracommunautaire valide

Le système VIES (VAT Information Exchange System) constitue l’outil officiel gratuit de la Commission européenne pour vérifier instantanément la validité des numéros de TVA intracommunautaires. Ce moteur de recherche interroge directement les bases de données nationales sur la TVA et affiche deux types de résultats : « valide » si le numéro est enregistré, ou « non valide » s’il n’existe pas dans la base correspondante. Cette vérification est cruciale avant chaque transaction intracommunautaire pour sécuriser vos échanges commerciaux.

La validation VIES a des conséquences directes sur votre facturation. Si le numéro de votre client est valide, vous pouvez facturer en exonération de TVA selon les règles des « Quick Fixes ». Si le numéro est invalide, vous devez obligatoirement appliquer la TVA de votre pays d’établissement. Pour vos propres acquisitions, un numéro invalide signifie que vos fournisseurs vous factureront TTC avec leur TVA nationale, sans possibilité d’exonération.

Il est recommandé de conserver une trace écrite de chaque validation VIES pour justifier vos choix de facturation en cas de contrôle fiscal. En cas de numéro invalide persistant, votre partenaire peut demander une attestation d’assujettissement auprès de son administration fiscale nationale. Pour les entreprises françaises, contactez rapidement votre SIE si votre propre numéro n’apparaît pas dans VIES - cette activation est généralement une simple formalité administrative. Les données VIES incluent le pays d’établissement, la dénomination de l’entreprise et parfois l’adresse, permettant une identification complète de vos partenaires commerciaux.

Les opérations concernées par la TVA intracommunautaire

TVA intracommunautaire pour l’acquisition de biens

L’acquisition intracommunautaire désigne l’achat de marchandises effectué par une entreprise assujettie établie en France auprès d’une entreprise assujettie établie dans un autre État membre de l’Union européenne. La TVA française est exigible dès que le lieu de livraison du bien est réputé se situer en France et doit être acquittée par l’acquéreur du bien. Le principe fondamental veut que la TVA soit payée dans le pays de destination et de consommation des biens, soit la France pour les entreprises hexagonales.

Le mécanisme d’autoliquidation constitue le cœur du système pour les acquisitions intracommunautaires. Le fournisseur étranger émet une facture sans TVA et c’est l’acheteur français qui s’acquitte de la TVA française sur le prix de la transaction en portant le montant sur sa propre déclaration de TVA. Cette TVA autoliquidée est simultanément déductible pour l’entreprise française, rendant l’opération fiscalement neutre. L’entreprise française doit mentionner plusieurs fois la TVA sur sa déclaration : ligne B2 « acquisitions intracommunautaires » pour la base HT, lignes 08, 09 ou 9B selon le taux applicable pour la TVA collectée, et ligne 17 pour le montant total de TVA sur acquisitions intracommunautaires.

Les entreprises non redevables de la TVA bénéficient d’un régime dérogatoire spécifique (PBRD - Personnes Bénéficiant d’un Régime Dérogatoire). Si le montant annuel des acquisitions intracommunautaires de biens est inférieur à 10 000 €, l’acheteur bénéficie du régime dérogatoire et le vendeur étranger lui facture la TVA au taux de son pays. Au-delà de ce seuil, l’entreprise doit obligatoirement demander un numéro de TVA intracommunautaire et procéder à l’autoliquidation selon le régime général. Les moyens de transport neufs et les produits soumis à accises sont exclus de ce régime dérogatoire.

TVA intracommunautaire pour l’expédition de biens

Les livraisons intracommunautaires correspondent aux ventes de biens expédiés ou transportés depuis la France vers un autre État membre de l’Union européenne. Ces opérations bénéficient d’une exonération de TVA française à condition que certaines conditions strictes soient respectées. L’acquéreur doit être un assujetti à la TVA ou une personne morale non assujettie qui ne bénéficie pas du régime dérogatoire, le bien doit être expédié hors de France par le vendeur ou l’acquéreur, et le vendeur doit posséder le numéro d’identification TVA de l’acquéreur dans l’autre État membre.

La justification de l’exonération repose sur la conservation de preuves documentaires rigoureuses. Le vendeur français doit disposer des justificatifs du transport de biens hors de France et conserver tous les documents prouvant la réalité de l’expédition. Selon un arrêt important de la Cour de Cassation, le vendeur est présumé avoir réalisé une livraison intracommunautaire s’il détient une lettre de voiture prouvant l’expédition des biens, même si l’arrivée dans un autre État membre n’est pas formellement prouvée. Toutefois, l’administration fiscale peut toujours contester l’exonération si elle prouve que la livraison n’a pas réellement eu lieu.

Les livraisons intracommunautaires génèrent des obligations déclaratives spécifiques mensuelles. Les entreprises qui réalisent des livraisons intracommunautaires de biens exonérées de TVA française doivent souscrire un « état récapitulatif des clients » tous les mois, au plus tard le dixième jour ouvrable du mois suivant. La TVA sur les prestations de services : comment ça marche ? Cette déclaration constitue une condition de validité de l’exonération - son absence peut entraîner l’exigibilité rétroactive de la TVA française. Cet état récapitulatif permet aux administrations française et étrangères d’opérer des recoupements pour s’assurer que l’exonération appliquée en France se traduit bien par une taxation chez le client étranger.

Cas spécifique : les prestations de services

Les prestations de services intracommunautaires obéissent à des règles de territorialité différentes selon la qualité d’assujetti du client. Dans les relations entre assujettis à la TVA (B to B), le principe est simple : la prestation est taxable dans le pays d’établissement du preneur et exonérée de TVA dans le pays du prestataire. Cette règle, instaurée depuis le 1er janvier 2010 par le « Paquet TVA », généralise le mécanisme d’autoliquidation pour les opérations entre professionnels européens. Lorsque la prestation est rendue à un non-assujetti (particulier), la prestation est taxable dans le pays du prestataire.

Le prestataire français qui fournit des services à un professionnel européen doit respecter des obligations de facturation strictes. La facture établie hors taxes doit mentionner le numéro de TVA intracommunautaire du prestataire, le numéro de TVA intracommunautaire du preneur (dont la validité doit être vérifiée via VIES), et la mention « Autoliquidation de TVA ». Le client étranger assujetti déclare ensuite cette TVA dans son pays selon les règles locales, permettant généralement sa déduction immédiate.

Les prestations de services intracommunautaires nécessitent une Déclaration Européenne de Services (DES) mensuelle. Les assujettis réalisant des prestations de services intracommunautaires doivent déposer cette déclaration qui récapitule les opérations effectuées et facturées HT aux clients qui autoliquident la TVA dans leur État membre. Cette déclaration doit être produite au plus tard le dixième jour ouvrable du mois suivant celui au cours duquel la TVA est devenue exigible. Certaines prestations spécifiques (immobilières, culturelles, transports) peuvent déroger à ces règles générales et relever de régimes particuliers selon leur nature et leur localisation.

L’autoliquidation de la TVA intracommunautaire

Définition et application pratique

L’autoliquidation de la TVA intracommunautaire est un mécanisme fiscal qui inverse le processus classique de collecte de la TVA en transférant la responsabilité du paiement du fournisseur vers le client. Au lieu que le vendeur collecte la TVA pour la reverser à l’État, c’est l’acheteur qui calcule, déclare et verse directement la TVA à son administration fiscale nationale. Ce système, également connu sous le nom de « reverse charge » en anglais, évite aux entreprises étrangères de devoir s’immatriculer dans chaque pays européen où elles réalisent des ventes.

Le principe d’application de l’autoliquidation repose sur des conditions strictes qui garantissent la sécurité fiscale des échanges. L’article 283-2 du Code général des impôts régit l’autoliquidation de la TVA pour les transactions intracommunautaires. Selon cet article, la TVA due sur les acquisitions intracommunautaires de biens doit être déclarée par l’acquéreur si le vendeur est un assujetti non établi en France. Les deux entreprises doivent posséder un numéro de TVA intracommunautaire valide, être assujetties à la TVA, et la transaction doit porter sur des biens ou services éligibles au régime intracommunautaire.

L’autoliquidation simplifie considérablement la gestion fiscale tout en restant neutre sur le plan de la trésorerie. Pour l’entreprise française qui achète, la TVA est simultanément collectée et déduite sur la même déclaration, rendant l’opération sans impact financier dans la plupart des cas. Cette neutralité fiscale facilite les échanges commerciaux européens en éliminant les avances de trésorerie et en réduisant les contraintes administratives pour les fournisseurs étrangers. Le mécanisme s’applique non seulement aux échanges intracommunautaires, mais aussi aux importations (obligatoire depuis janvier 2022) et à la sous-traitance dans le secteur du BTP.

Obligations pour l’entreprise : déclaration et comptabilisation

Les obligations déclaratives de l’autoliquidation varient selon le régime de TVA de l’entreprise et nécessitent une attention particulière aux lignes spécifiques des formulaires. Pour les entreprises au régime réel normal (CA3), les acquisitions intracommunautaires se déclarent ligne B2 « acquisitions intracommunautaires » pour la base HT, puis sur les lignes 08, 09 ou 9B selon le taux de TVA applicable pour la TVA collectée, et enfin ligne 17 pour le montant de TVA sur acquisitions intracommunautaires. Pour les prestations de services intracommunautaires, il faut utiliser la ligne 3B « achats de prestations de services réalisés auprès d’un assujetti non établi en France ».

La comptabilisation de l’autoliquidation suit un schéma précis qui respecte le principe de neutralité fiscale. L’entreprise doit débiter le compte d’achat concerné (607 pour les marchandises, 606 pour les prestations) ainsi que le compte 44562 « TVA déductible sur acquisitions intracommunautaires », et créditer le compte fournisseur pour le montant HT et le compte 44551 « TVA à décaisser » pour le montant de TVA autoliquidée. Cette écriture reflète le double mouvement : l’entreprise collecte la TVA qu’elle n’a pas reçue et déduit la TVA qu’elle n’a pas payée.

Les mentions obligatoires sur les factures et les sanctions en cas de manquement constituent des éléments cruciaux de conformité. La facture d’une transaction en autoliquidation doit faire apparaître les numéros de TVA intracommunautaire des deux entreprises et porter selon le cas la mention : « Exonération de TVA, article 262 ter, I du Code général des impôts et autoliquidation » pour les livraisons de biens, ou « Exonération de TVA, article 283-2 du Code général des impôts » pour les prestations de service. Le défaut d’autoliquidation est sanctionné par une pénalité de 5% des sommes non déclarées selon l’article 1788 A du CGI. Les entreprises doivent également respecter les obligations déclaratives complémentaires comme la DEB (Déclaration d’Échange de Biens) et la DES (Déclaration Européenne de Services) selon la nature des transactions effectuées.

Régime dérogatoire de la TVA intracommunautaire

Qui peut en bénéficier ?

Le régime dérogatoire de la TVA intracommunautaire, désigné par l’acronyme PBRD (Personnes Bénéficiant d’un Régime Dérogatoire), permet à certaines catégories d’entreprises de ne pas soumettre leurs acquisitions intracommunautaires à la TVA française. Ce régime spécifique s’applique aux professionnels non soumis à TVA ou n’ouvrant pas droit à déduction, leur évitant les complexités de l’autoliquidation tout en simplifiant leurs échanges européens. Les PBRD acquièrent alors leurs marchandises au taux de TVA applicable dans le pays de départ, cette TVA étant non déductible.

Trois catégories principales d’entreprises peuvent bénéficier du statut PBRD. Les PBRD concernées sont : les personnes morales non assujetties à raison de l’acquisition pour laquelle l’activité est réalisée ; les assujettis ne réalisant que des opérations n’ouvrant pas droit à déduction (bénéficiaires de la franchise en base par exemple ou micro-entreprise) ; les exploitants agricoles au remboursement forfaitaire. Concrètement, cela inclut les micro-entreprises et auto-entrepreneurs en franchise de base de TVA, les établissements publics et collectivités territoriales, ainsi que les agriculteurs bénéficiant du régime forfaitaire agricole.

L’application du régime dérogatoire est conditionnée par un seuil annuel de 10 000 euros d’acquisitions intracommunautaires. Ce régime est applicable aux personnes désignées dont les achats intracommunautaires n’ont pas dépassé 10 000€ au cours de l’année précédente ou au cours de l’année civile en cours. Ce montant s’apprécie hors TVA et concerne uniquement les acquisitions de biens autres que les moyens de transport neufs, les alcools, les boissons alcooliques, les huiles minérales et les tabacs manufacturés qui sont exclus du régime dérogatoire. Dès que ce seuil est dépassé, même d’un euro, le régime général des acquisitions intracommunautaires s’applique automatiquement pour toutes les acquisitions ultérieures de l’année.

Les obligations spécifiques du PBRD (Personnes Bénéficiant d’un Régime Dérogatoire)

Les PBRD bénéficient d’allègements administratifs significatifs par rapport aux entreprises soumises au régime général. Les PBRD sont dispensées de produire une déclaration d’échanges de biens (DEB). Elle regroupe l’ensemble des échanges intracommunautaires de marchandises d’une entreprise et doit être communiquée à la douane. Cette dispense de DEB constitue un avantage majeur car elle évite les contraintes déclaratives mensuelles et les risques de sanctions (750 euros d’amende par déclaration manquante) qui pèsent sur les autres entreprises réalisant des échanges intracommunautaires.

En l’absence de numéro de TVA intracommunautaire, les PBRD subissent un traitement fiscal spécifique lors de leurs acquisitions. N’étant pas identifiées à la TVA intracommunautaire, elles ne peuvent pas transmettre de numéro de TVA à leurs fournisseurs européens. En conséquence, leurs achats sont taxés au taux de TVA applicable dans le pays de départ de la marchandise, cette TVA étant non déductible et ne donnant lieu à aucune formalité particulière pour l’acquéreur. Cette simplicité administrative constitue l’essence même du régime dérogatoire.

Les PBRD disposent d’une option stratégique pour basculer vers le régime général avant d’atteindre le seuil fatidique. Les PBRD ont cependant la possibilité, avant de dépasser ce plafond, d’opter pour l’imposition immédiate à la TVA de leurs acquisitions intracommunautaires au taux de TVA de leur pays (mécanisme de l’autoliquidation). Cette option peut s’avérer intéressante lorsque le taux de TVA français est plus faible que celui du pays du vendeur. L’option prend effet au premier jour du mois de sa formulation et couvre obligatoirement une période de deux années civiles en plus de l’année d’exercice, avec reconduction automatique par tacite reconduction. En cas de dépassement du seuil de 10 000 euros, les PBRD perdent automatiquement le bénéfice du régime dérogatoire et doivent informer par écrit leur service des impôts pour obtenir un numéro de TVA intracommunautaire et basculer vers l’autoliquidation, tout en conservant leurs avantages de franchise de base pour les autres opérations nationales.

À propos de l’auteur

Jean-Luc Javelaud
Jean-Luc Javelaud
Expert-comptable
Passionné par les nouvelles technologies et le conseil aux entreprises, Jean-Luc Javelaud a développé son activité sur Internet afin de proposer aux entreprises des solutions économiques accompagnées de conseils à valeur ajoutée.
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