4 techniques pour valoriser le travail du dirigeant dans les comptes de sa société (même s'il ne se rémunère pas) ?

• Les « travaux en cours » : valoriser votre travail à son prix de revient

• Les « factures à établir » : pour valoriser votre travail au prix de vente

• La valorisation des travaux de recherche et développement (ou frais de R&D)

Les « travaux en cours » : valoriser votre travail à son prix de revient

Les « travaux en cours » correspondent à la valorisation du travail réalisé par le dirigeant ou ses salariés sur une commande d’un client.

Cela suppose qu’il y ait un contrat ou un bon de commande avec le client pour ce travail.

Ce travail devra faire l’objet d’une facturation certaine.

L’avantage de valoriser les « travaux en cours », c’est de les valoriser en les faisant apparaitre à l’actif du bilan. Ce qui vient augmenter le bénéfice et la valeur de l’entreprise.

Attention : la valorisation des travaux en cours ne permet pas d’intégrer le gain fait sur ces travaux. On parle donc de valorisation au prix de revient et non au prix de vente.

Il sont valorisés sur la base des temps passés. En multipliant le prix de revient horaire de la rémunération du dirigeant (et/ou du salarié), par le nombre d’heures passés sur ces travaux.

Exemple :

Un président se verse une rémunération brute de 3000 € par mois pour 169 h de travail effectif.

Le taux de charges patronales est de 42%.

Il a travaillé en 2022, 200 heures sur un projet qui sera facturé à un client au mois de février 2023.

La valorisation de son travail en travaux en cours se fera ainsi :

200 h x (3.000x 1,42) / 169 h = 5 041 €

Condition indispensable pour valoriser des travaux en cours :

Pour valoriser des travaux en cours, il faut que le travail pris en compte ai fait l’objet du versement d’une rémunération

Ce qui veut dire qu’en l’absence de rémunération du dirigeant, son travail ne peut pas être valorisé en « travaux en cours ».

Par exemple, un dirigeant qui aurait travaillé 200 heures sur une commande non terminée à la clôture de l’exercice et qui ne se verse en fin d’année que des dividendes, ne pourra pas valoriser son travail en « travaux en cours ». Alors que s’il se verse une rémunération de 3.000 € brut par mois.Il pourra les valoriser 5.041 € (voir exemple ci dessus).

Les « factures à établir » : pour valoriser votre travail au prix de vente

Les factures à établir, comme leur nom l’indique, est une facture qui n’a pas été établie au dernier jour de l’exercice comptable.

Mais la réglementation comptable permet de passer en comptabilité une facture pour son montant final, même si elle a une date postérieure à celle de la clôture de l’exercice. Dès lors que le travail correspondant est terminé au dernier jour de l’exercice.

Cela fonctionne comme les travaux en cours, mais cela permet de comptabiliser dans le bénéfice de l’exercice N, la marge réalisé sur la facture envoyer en N+1.

Exemple :

Vous clôturez vos comptes au 31/12/N.

Vous avez terminé un travail avant la date de clôture, mais vous avez facturé votre client en janvier de l’année suivante. C’est à dire que la date de la facture correspondante est le 15/1/N+1.

Vous pouvez passer dans le chiffre d’affaires de votre exercice N la totalité du montant facturé le 15/1/N+1 dès lors que le travail est terminé au 31/12 et que la facture est certaine.

Condition concernant la rémunération du dirigeant :

Contrairement aux « travaux en cours », les factures à établir permettent de valoriser le travail effectué, même si la personne qui a produit ses travaux n’a pas été rémunérée (cas du dirigeant qui ne se rémunère pas).

La seule condition tient au fait que les travaux doivent être terminés.

La valorisation des travaux de recherche et développement (ou frais de R&D)

Lorsqu’un dirigeant participent à des travaux de recherche et développement (R&D), le coût de son travail peut être valorisé et intégré dans frais de recherche et développement.

Ce qui permet d’augmenter le bénéfice de la société puisque ces travaux sont « immobilisés ». C’est à dire qu’ils sont sortis des charges de l’entreprise pour être mis à l’actif du bilan.

Ils peuvent également être intégrés dans le calcul du crédit d’impôt recherche (CIR) si la société peut en bénéficier.

Une société développe un logiciel de reconnaissance faciale.

Le président participe aux travaux de recherche et se verse une rémunération brute de 3000 € par mois pour 169 h de travail effectif.

Le taux de charges patronales est de 42%.

Il a travaillé en 2022, 800 heures au titre des travaux de recherche.

La valorisation de son travail dans le cadre des travaux de recherche peut se faire ainsi :

800 h x (3.000x 1,42) / 169 h = 20 164 €

Condition concernant la rémunération du dirigeant :

Pour cela, comme pour les travaux en cours, il est indispensable que le dirigeant se verse une rémunération.

Si aucune rémunération n’a été versée au dirigeant, le temps qu’il a passé à participer aux travaux de recherche et développement n’est pas valorisable.

Il n’est pas non plus intégré dans le calcule du crédit d’impôt recherche.